Un répertoire qui intriguait Christian. L'ars subtilior.
Je me lance. Sans prétention, sans me fouler, car j'ai posté mes impressions sur le groupe ars nova de Facebook, honte à moi.
Voici, en parcourant l'inventaire des manuscrits du musée Condé , je vous fais part de mon regard amusée sur la perception de la complexité et de l'originalité du codex Chantilly, par le conservateur (?) chargé de la description du recueil, dans le cadre de l'inventaire du musée Condé. Heureusement, idées fausses, légendes circulant autour des origines et de la destination du manuscrit, seront démentis par les apports et rigoureuses analyses de A.Stone et Y.Plumley ( non, non, il ne s'agit pas d'un feuilleton américain), dans leur ouvrage accompagnant le magnifique facsimilé des éditions Brespol. Dommage que les subtilités d'écriture aient longtemps échappé aux musicologues du début du XX et même de l'après guerre. On y trouve des commentaires qui nous paraissent obsolètes, surprenant, et sans fondement, dénonçant le maniérisme et la complexité d'écriture excessive. Fort heureusement pour nous, depuis les années 50-60, les transcriptions modernes, et surtout diplomatiques démontrent l'aisance avec laquelle peuvent être décryptés ces œuvres aux rythmes et proportions si singulièrement affichés.
Voici ce qu'on lit sur le site du musée Condé:
"O bonne douce France flour de liesse, c'est la vraie devise du volume, tout y est bien français.
On y trouve tous les exemples possibles de variétés et d'anomalies.
Le rythme est hésitant, la tonalité flottante.
Les mélodies sont surchargées de vocalises.
On y trouve un petit nombre de ces monstruosités harmoniques.
L'attention sera attirée sur ces curieux morceaux.
Sub Cire d'Or. La lecture de ce nom est douteuse. (Il s'agit d'Uciredor, inversion de Rodericus. )
On y apprend que Baude Cordier se serait chargé d'inscrire en personne le nom de Senleches en tête du folio 43v
Textes fort intéressants dont beaucoup ont été indignement traités sous une plume étrangère. Etc etc". Amusant, non?
On retrouve des étrangetés en d'autres lieux, sur le site de Latrobe Library, même sur le site de DIAMM, où Solage aurait composé "Gelobet seist du, jesu christ, dass du mensch" sur un texte luthérien. Œuvre partagée avec un manuscrit germanique. Erreur de frappe? Rien vu de tel sur le facsimilé.